Cher Journal,

Oui, c’est bien Holly Hamilton du Tennessee qui écrit encore car son cœur est au bord du gouffre. J’ai vu déjà tellement de psy depuis .. ce jour. Je ne revois que ça dès que mes paupières se ferment plus de trente secondes. Je succombe à la douleur, j’ai le cœur en mille morceaux et je n’arrive pas à les recoller. Après six mois, j’avais imaginé que la peine, que la peur s’adoucirait mais c’est loin d’être le cas. Personne ne comprend autour de moi…
Mes parents m’ont toujours vu comme une petite fille pleine de vie mais très espiègle. Ils m’ont toujours dis que je respirai la joie et que j’étais une des rares personne à pouvoir remonter le moral de quelqu’un qui était désespéré. J’ai été idiote de croire que tout cela était vrai, que tout cela resterait après un événement si tragique. Car oui, la mort vous change à jamais. Je ne rayonne plus comme avant, à présent, j’use des mes charmes pour faire souffrir au maximum quelqu’un d’autre que moi. Je veux que cette peine s’extériorise de moi, je veux qu’elle disparaisse, je veux que mes larmes sèches pour l’éternité mais cela est beaucoup plus compliqué que je ne l’aurai pensé. Tout cela remonte de ma dernière année de lycée. C’est simple, cette année est l’année la plus attendue chez les lycéens, tout le monde rêve de voir gravir le podium des remises des diplômes, de participer à votre dernier bal de promo et de danser toute la nuit avec votre petit ami. Sauf que pour moi, rien ne s’est passé comme cela. Je suis détruite et ne parviens plus à respirer correctement à chaque fois que je repense à ce moment. Qui aurait pu croire que dans une petite ville du Tennessee, un imbécile déciderait de tirer sur tout le monde ? Un élève, qui plus est. C’était un étudiant qui avait fait ça, qui a tué des gens, qui a tué Maxim. Mon petit ami. Cela faisait des années que nous nous connaissions, à vrai dire, on est quasiment nés en même temps, on a toujours tout partagé, jusqu’au jour où on a décidé qu’on était amoureux l’un de l’autre. Une histoire comme la notre, elle était digne d’un film à l’eau de rose. Mais visiblement, les films ne finissent pas toujours bien. On s’y voyait déjà, à l’université, respirant la joie d’être un peu éloigné de chez nous mais toujours ensemble car ce n’est pas l’endroit qui compte mais ce sont les personnes qui s’y trouvent. Maxim et moi, nous avions juste besoin de l’un et l’autre.

Quatorze mars 2012, cette date est gravée dans ma mémoire pour l’éternité. Des cris, des pleurs. Les choses se sont passées très vite. Nous courrions dans les couloirs, main dans la main. Nous étions prêt à aider les autres ou bien à sortir s’il le fallait mais en aucun nous aurions pu croire que le tueur était droit devant nous. Il n’y avait plus que Maxim et moi. Je l’entends encore me dire : « Holly, mets-toi derrière moi… Je t’aime ». Sa voix résonne dans ma tête, son regard me transperce encore le cœur et là, tout est fini. Le coup retentit, son corps s’écroule sur le sol puis l’étudiant tire sur deux autres personnes avant de se tirer une balle dans la tête. Il y a du sang partout mais je suis pétrifiée. Je m’écroule à mon tour et là… Je ne ressens plus rien. Je me revois supplier Maxim de revenir, de ne pas me faire ça, pas maintenant. Cette journée était longue très longue mais comparée aux suivantes, ce n’était rien. J’ai cru qu’en dormant, je parviendrai à m’apaiser, à arrêter de pleurer et que le lendemain, la douleur serait moins forte. Ce fut loin d’être le cas. Je ne mangeais plus, je ne parlais plus, je ne sortais plus et je ne dormais plus non plus. J’étais tel un zombie errant entre deux mondes. C’était le début de la fin.
Pour le reste de l’année scolaire, j’ai suivi des cours à domicile. Je ne pouvais pas me permettre de retourner à l’endroit où un tas d’élèves étaient décédés sous mes yeux, là où Maxim me tenait la main avant de mourir, non. Je n’y ai jamais remis les pieds, exceptés le lendemain pour y rendre un hommage comme de nombreuses autres personnes.

A présent, j’ai quitté la ville avec un diplôme en poche. Mes parents et mon frère sont tristes de me voir loin de la maison et sont toujours très inquiets de mon état. Je prétends être bien mais je fais trop la fête, je bois trop, je joue trop. La nouvelle Holly, dans un nouvel état, dans une nouvelle ville, et dans une nouvelle école. J’ai tout fais pour rejoindre la confrérie des Alpha. Je suis une fêtarde invétérée, mes idées sont extraordinaires et originales ce qui a beaucoup plu pour mon intégration. A présent, je compte bien me donner à fond pour me crée une nouvelle identité. Une fille sans cœur, voilà qui je suis…
« SEX, DRUG & ROCK'N'ROLL » et voici ma nouvelle ère.