J'avais rapidement réussi à prendre mes parques, autant dans la ville qu'au boulot. En fait, le seul endroit où j'étais encore un peu perdue, c'était l'Université. C'était immense et il me faudrait un moment avant d'en connaître chaque recoins et le matin même, j'avais réussi à me perdre en cherchant l'amphithéâtre où devait avoir lieu mon cours et ce, malgré le plan de l'Université qui ne me quittait jamais. Mais bon dans l'ensemble, je n'avais pas à me plaindre vraiment de quoi que ce soit. Hormis ce petit incident, le reste de ma journée s'était bien passé et puis la veille, j'avais eu le plaisir de revoir Nathan, mon meilleur ami, et de rencontrer son petit garçon. Ma vie à la sororité Alpha se passait plutôt bien, pas de prise de tête avec les autres filles, une colocataire adorable...

Ça faisait longtemps que je n'avais pas été aussi sereine concernant ma vie présente. Ma vie passé, c'était une autre histoire. Elle revenait régulièrement me hanter bien que je tâche d'en faire abstraction autant que possible – ce qui n'était pas toujours facile à gérer mais j'avais décidé en quittant Chicago où j'avais effectué ma première année d'études universitaires, de laisser tant que possible tout cela derrière moi. A un moment, il faudrait bien que j'avance un peu non ?

Temps que j'étais occupée, j'arrivais à ne pas y penser, c'est pour ça que ce n'était pas si mal que ça de cumuler la vie à la maison des Alpha – qui ne manquait jamais d'action – les cours et le boulot. Ça me laissais assez peu de temps pour tergiverser sur tout mes problèmes. J'étais d'ailleurs en ce moment même au boulot au Hard Rock Café ou je bossais depuis mon arrivée à Durham. Je n'en avais plus pour bien longtemps d'ailleurs car mon service touchait bientôt à sa fin. Encore une dizaine de minutes et je serais libre de filer faire ce que bon me semblait.

Remarquant un jeune homme qui s'était installé à l'écart des autres clients dans l'espace que j'étais sensée servir, je pris la direction de sa table. Je n'étais pas toujours des plus à l'aise avec les membres de la gent masculine mais je faisais des progrès comparé à il y a quelques temps : j'arrivais à parler avec un garçon sans pour autant me mettre à psychoter, ce qui était déjà un grand pas pour moi surtout que ça m'aurait posé pas mal de soucis au boulot. « Bonsoir. Qu'est-ce que je vous sers? » Demandai-je au jeune homme – jeune homme des plus charmant, j'étais forcée de le constater – qui s'était posé là avec sa guitare. Il ne devais pas être bien plus âgé que moi mais après tout, je ne le connaissais ni d'Eve ni d'Adam même si il me semblait l'avoir déjà croisé... A l'Université probablement. En totu cas, je trouvais logique de le vouvoyer. Après tout, si je voulais garder mon job, mieux valait que je le fasse correctement.